Nuisances
et Risques objectifs
associés à l'implantation et à l'exploitation des
CET dits de Classe 2
![]() |
Cette page présente un inventaire succinct mais précis et
détaillé des principales nuisances et des risques objectifs
associés à l'exploitation des CET, tels qu'avérés et
documentés par les particuliers, les riverains, les associations,
la presse, les experts (indépendants) et les professionnels
concernés.
Il va sans dire que pour les exploitants, les nuisances sont
"acceptables" (mais par qui ?) et bien en-dessous des
normes en vigueur (lorsqu'elles existent) ou qu'elles sont
largement compensées par les "avantages en nature"
offerts à la région, sinon aux riverains (pas de taxe d'enlèvement
des déchets, création d'emplois, génération d'électricité..).
Pour les risques, ils sont bien entendu minimes, voire
inexistants, vu la haute technologie et les infinies précautions
déployées. Une seule certitude: les nuisances et risques (s'ils
en étaient) demeurent à l'extérieur du périmètre du CET,
dans l'espace comme dans le temps...
La réalité est bien différente sur le plan pratique et humain,
jugez-en plutôt...
Mise à Jour juin 2005: voir "Perte d'emplois"
et "Pollution de la nappe phréatique (note: 'départs de
feu')."
Pour chercher un mot-clé, tapez simultanément Ctrl+F
et entrez le mot.
Les nuisances
·
Pollution olfactive: les odeurs fortes, putrides, irritantes ou
irrespirables générées par les fuites de biogaz (et aussi par
leur combustion), avec des pics intolérables associés au vent (directions
privilégiées, ou bien chutes prolongées), à la température,
ou à certaines conditions saisonnières. Aux environs immédiats
de certains CET (500m à 2.5km), les odeurs peuvent être
tellement insupportables que les habitants en perdent le sommeil,
se calfeutrent à l'intérieur de leurs maisons, tout en ayant
renoncé une fois pour toutes à l'idée de profiter du dehors,
de jardiner, ou de pouvoir jamais espérer prendre leur petit
déjeuner ou manger sur leur terrasse avec des amis.. A noter que
la production de biogaz à partir d'une masse donnée s'étale
sur un cycle de.. 40-50 ans, autant dire non pas une tranche,
mais une moitié de vie humaine.
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·
Pollution mécanique: ballet aériens de sacs en plastique et
nuages de poussières s'accumulant sur les cultures, les vergers,
potagers, jardinets et propriétés individuels; boues liquides,
lixiviats et détritus divers s'échappant des bennes de camions
et se répandant sur les routes d'accès. A plusieurs kilomètres,
on sait déjà vers quelle direction regarder pour trouver son
chemin vers le CET. Les habitations les plus proches sont servies
par les déjections de mouettes et goélands, et quotidiennement
recouvertes d'une couche de fine poussière. Le trafic intense et
incessant des camions (voir ci-dessous) provoque annuellement une
dégradation substantielle des routes, à charge des communes de
les entretenir (voire agrandir pour des questions de sécurité),
au détriment des projets municipaux et d'intérêt social pour
lesquels leur maigre budgets étaient normalement destinés.
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·
Pollution routière: trafic intense et continu de camions sur les
petites départementales, mobilisant parfois la seule route d'accès
aux villages (une seule en effet à St-Escobille) et ralentissant
le trafic normal des usagers et riverains sans possibilité de
dépasser. Un site d'une capacité d'enfouissement de 150.000
tonnes par an représente le passage d'un camion toutes les 3
minutes (en comptant les camions quittant le site), huit
heures par jour ouvrable, pendant dix ans.. Il s'agit d'un
chiffre moyen: en pratique, on peut envisager aux heures pleines
plus d'un passage par minute. Il y a aussi les nocturnes et les
spéciales. Ces estimations prennent en compte le trafic
supplémentaire du à l'enlèvement régulier des stocks de
lixiviats (600 tonnes/semaine), l'apport quotidien de fuel, de
gravillons drainants de fond de casier, de terre pour la
couverture journalière ou hebdomadaire (?) des fronts de
décharge, également nécéssaires au fonctionnement normal de l'exploitation*.
A cela il faut ajouter la pollution produite par les gaz d'échappement
des camions (poussières d'émission diesel, monoxyde de carbone,
hydrocarbures aromatiques polycycliques [HAP], plomb..). Ainsi
une région champètre pittoresque, où les néo-ruraux comme les
touristes d'Europe viennent rechercher cet oxygène salutaire, se
transformerait en un complexe autoroutier enfumé. Une région
maudite 24h/24, à traverser toutes vitres et prise d'air fermés
sous les volutes de pots d'échappement, les effluves de poubelle,
les nuages de poussière et les giclées de boues d'épuration,
serré le plus souvent entre deux camions-bennes pressés, au
comportement routier notoirement arrogant et dangereux.
[*Note: utilisant le chiffre ci-dessus pour l'enlèvement des
lixiviats, et faisant l'hypothèse (règlementaire) d'un besoin
de couverture de 30cm et 50cm en couche drainante de décharche (respectivement),
l'estimation pour 18ha donne un trafic supplémentaire d'un
camion de 10T/15m3 tous les 1/4 heure; le grand total journalier
est de 170 camions/jour, soit un camion toutes les 3 minutes
en moyenne, et 5-10 camions/minute durant les heures pleines
pendant 10 ans de jours ouvrables].
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·
Pollution sonore: liée au va-et-vient incessant des camions,
incluant les inévitables "nocturnes", produisant sur
une petite départementale autant de bruit qu'une nationale et un
sifflement très perceptible parfois jusqu'à 2km. Sur le site:
les bruits divers de déchargement, klaxons de recul et de
maneuvres de chantier, broyeuse de déchets, presse de mise en
balles, compactages par les bulldozers.. et tirs de canon
réguliers pour effaroucher les oiseaux, à seulement quelques
centaines de mètres de certaines maisons individuelles!
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·
Multiplication des prédateurs: prolifération d'espèces
animales opportunistes telles que mouettes, goélands, corbeaux,
corneilles, rapaces, rats, lapins, chiens errants, mouches,
moustiques et autres insectes, attirés par la nourriture et la
chaleur de fermentation du sol (35°C à 80°C); ils apportent
déjections et fientes comme des risques d'épidémies et d'épizooties
dans les villages avoisinants; ils détruisent les plantations
environnantes à tout moment du cycle agricole (plantation,
jeunes pousses, récolte). Les colonies d'oiseaux introduisent
également des risques épidémiologiques graves pour la santé
des enfants et des persones fragiles, et les rongeurs de
décharge sont porteurs de maladies transmissibles à l'homme (voir
ci-dessous).
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·
Disparition de la flore naturelle: attaque des lisières
aux essences sensibles (hêtres, résineux) et multiplication d'espèces
"nitrophiles" telles qu'orties, ronces,
armoises, bardanes, budleia, phytolacea, ormes et sureaux.
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Perte des labels-qualité et droits d'exploitation pour les
agriculteurs: sans commentaires ! Les zones concernées par ledit
label sont situées dans un rayon de 5km par rapport au site CET,
voire dans un périmètre plus large comprenant les routes y
accédant, celles-ci étant polluées par le passage des camions
et leurs déjections inévitables (boues, déchets volants). On
peut malheureusement imaginer une dégradation progressive de
toute l'agriculture locale: parcelles avoisinantes laissées en
friche, rachetées progressivement par l'exploitant de CET,
abandon de certains types de cultures, désormais non
homologuables ou non rentables (e.g. céréales pour consommation
animale au lieu d'humaine initialement), abandon des
exploitations agricoles.
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Perte d'emplois: un CET de 150.000T/an crée au maximum 5 emplois,
plus le chien. Qu'il vienne s'implanter à proximité d'entreprises
dont les produits de qualité ISO 9001 sont susceptibles d'être
affectés par la pollution de l'air et des sols (gaz, fumées,
poussières, déchets volants, déjections d'oiseaux, rongeurs,
bactéries, métaux lourds et autres polluants..), celles-ci
doivent mettre "la clé sous la porte", et ses
employés remerciés, sans autre forme de procès ni de
compensation. La bande règlementaire des 200m autout d'un CET
est aussi susceptible d'exproprier de fait ces petites
entreprises locales, qui perdent non seulement leur terrain mais
leur infrastructure sans avoir les moyens de s'implanter ni de
rebâtir ailleurs. Dans le cas de Saint-Escobille, c'est l'entreprise
de terreau La Florentaise, implantée depuis plus de 20 ans, et
ses 20 emplois qualifiés 100% locaux qui sont ainsi menacés. Pour en
savoir plus, voir notre dossier "Le Bois de l'Epreuve".
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·
Impact paysager: dégradation liée à la pollution mécanique,
au trafic intense des camions sur les petites routes; mais aussi
le spectacle hideux du monticule ("dôme" en jargon CET)
avec ses torchères et son nuage de mouettes, visible à
plusieurs kilomètres, sur une période que l'on peut estimer à
au moins 100 ans. Ni les arbres, ni les arbustes, ni l'herbe
verte ne pourront jamais y pousser. Pour les générations
futures, le dôme se présentera comme une "montagne chauve",
à l'apparence blanchâtre et répugnante. Bien que non
surveillé, son accès en sera formellement interdit au
prommeneurs, à cause de l'instabilité du terrain et la
toxicité des biogaz s'en échappant sur une durée de 50 ans.
Pour la Beauce, cet imposant spectacle s'implanterait au coeur d'une
région pittoresque et millénaire, dont les seuls reliefs au-dessus
de l'horizon et des immenses parcelles cultivées avec soin sont
les clochers d'église, les petits villages, les bosquets. Plus
de quoi attirer le cyclistes, les randonneurs, les adeptes de
chambres d'hôte et gîtes de France, nombreux dans la région.
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Dévaluation des biens: la valeur de l'immobilier et des
commerces chute de 30% à 50% dans un rayon d'au moins 10km: dans
le premier cas (30%), confiance relative, mais pas beaucoup de
preneurs pour subir les nuisances, surtout dans la zone des
premiers 2.5km; dans le deuxième cas (50%), méfiance extrême
dus à des incidents répétés et à la dégradation visible de
l'environnement. Cas extrême: 75-90% de dévaluation de l'immobilier,
dû à l'apparition de premiers symptômes et pathologies,
causant une réputation négative durable avant réhabilitation
sur une période de 10-20 ans, voire davantage. Les études d'impact
montrent que de façon générale, l'implantation d'un CET (comme
d'un centre pénitentiaire ou d'un champ de tir militaire), on un
effet géographique et économique sur le commerce et le
résidentiel au moins deux fois plus important en négatif
que celle de centres sportifs, universités, palais des congrès,
bibliothèques ou espaces verts peuvent avoir en positif...
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Dévaluation de la personne: les nuisances ci-dessus, contre
lesquelles les personnes isolées et sans défense ne peut rien
sinon que se résigner, induisent des sentiments variés de
dégout, de saleté, d'insalubrité, de honte, de perte d'estime
de soi, de ridicule, de rage contenue, d'impuissance, de statut
de victime, de renoncement à l'amélioration et la valorisation
de son habitat (à quoi bon?), de perte d'identité locale (ne
dites pas où on habite, les enfants non plus!), de perte d'intérêt
pour la communauté (maudite) et son développement local, de
rejet individuel, de trahison par la société et les élus, de
prise de positions politiques extrêmes, de colères ouvertes ou
rentrées, et enfin de PEUR pour la santé et l'avenir de sa
famille. Ces différents facteurs psychologiques peuvent sans
conteste affecter durablement la solidité des parents, du couple,
et l'éducation des enfants. Plus grave, ils se combinent aux
pathologies liés à l'exposition aux biogaz (voir ce thème),
produisant d'autres formes de complications sérieuses d'ordre
psychologique et psychosomatique. La réponse la plus
élémentaire aux risques potentiels de dévaluation de la
personne et de son immobilier (généralement tout ce qu'elle
possède) est de "faire ses bagages", ce qui est
attendu et encouragé par les protagonistes des CET: "si
cela ne vous plaît pas, vous êtes toujours libres de partir
ailleurs [de "dégager"?]. Ce phénomène d'émigration
spontanée des personnes (qui en ont l'opportunité, le courage
et les moyens) facilite non seulement l'implantation et l'acceptation
locale du CET, mais aussi le rachat des parcelles, terrains et
propriétés limitrophes à vil prix, en vue d'augmenter
indéfiniment la capacité de l'exploitation et ses profits.
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·
... Vous avez dit nuisances? QUI pourrait les trouver
supportables voire négligeables, sinon ceux que cette question
même gêne pour d'autres raisons inavouables, ou qui se sentent
privilégiés de ne jamais avoir à les subir?.. Aux nymbistes
récalcitrants, il faudra faire appel au "sentiment citoyen",
sur fond d'idéologie culpabilisante et d'invitation à l'auto-critique
éco-citoyenne. A défaut, ils (agriculteurs, salariés, artisans,
étudiants, enfants, retraités...) sont quand même toujours
libres de dégager la place et de s'établir ailleurs; qu'ils
partent ou qu'ils restent, que ces indésirables et indélicats
ne viennent surtout pas parler de compensations...!
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Les
risques
·
Maladies bactériologiques et virologiques introduites par les
prédateurs: les colonies d'oiseaux, en particulier de mouettes
et goélands, sont avantagés par leur accès aérien et
journalier à la surface de la décharge (le "front des
déchets"), autrement recouverte de terre chaque semaine (en
principe, mais pas toujours). Leur nombre varie selon les cycles
de reproduction et d'élevage des jeunes; pour un CET au Canada,
on comptera 3.000 à 6.000 couples d'oiseaux simultanément
présents à toute heure de la journée sur le site, pour une
colonie variant entre 50.000 et 100.000 individus. A ce jour,
toutes les diverses mesures (dites "techniques d'effarouchement")
prises contre ces colonies d'oiseaux sont restées sans succès:
mise en place de fils ou filets, stérilisation des oeufs,
abattage périodique sur site, pyrotechnie, tirs de canon au
propane, introduction de faucons et buses (pauvres prédateurs
rapidement "désabusés" par la tâche!).. Les
bactéries véhiculées par les oiseaux sont du type Listeria,
Salmonella, Campylobacter ou Yersinia. De telles
bactéries provoquent des pathologies sur l'animal (avortements
chez les ovins et bovins) et sur l'homme (diarrhées aiguës,
céphalées, crampes abdominales, nausées, syndrome de Guillain-Barré
et septicémies) avec un risque sensiblement plus élevé chez
les jeunes enfants. Les rongeurs de décharge (en particulier les
colonies de rats) sont porteurs de maladies bactériennes
transmissibles à l'homme (zoonose). Parmis elles existe la
redoutable leptospirose. Les symptomes associent fièvre,
frissons, douleurs musculaires et céphalées. Les signes
évoluent en quelques jours avec atteintes viscérales, jaunisse,
insuffisance rénale et même méningite hémorragique. Il faut
être vacciné contre elle, car l'antibiothérapie, sauf très
précocement appliquée, reste sans cure.
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·
Production et récupération des lixiviats: les lixiviats
ou "jus de percolation" (ou encore appelés "lessivats",
et en anglais leachate ou garbage juice) résultent
du passage des eaux de pluie (dites savamment "météoriques")
à travers les déchets, et le drainage comme la formation de
différents composés toxiques qui en résulte. Il faut se
représenter un cocktail infâme à l'aspect noirâtre constitué
de bactéries en tout genres, d'hydrocarbures, de substances
chimiques corrosives (sulfates, chlorures, nitrates, et acides
apparentés), et de métaux lourds (plomb, cadmium, mercure,
nickel). Les lixiviats transportent également, sous forme
dissoute et donc concentrée, les dangereux composants des biogaz
(voir ci-dessous). On estime à 20% la fraction de lixiviats
produite par un tonnage annuel de déchets donné*. Soit pour
Saint-Escobille (150.000T/an) une production annuelle de
lixiviats de 30.000 tonnes, soit près de 600 tonnes par semaine,
ou 120 tonnes de lixiviats à récupérer par jour ouvrable
(!). Il s'agit bien entendu de chiffres moyens, c'est à dire qu'ils
peuvent plus que doubler en saison pluvieuse ou sous l'effet
prolongé de précipitations exceptionnelles.
Une solution semble-t-il très "tendance" au problème
(et au coût) du traitement des lixiviats serait "bio-réacteur
technique", où les lixiviats sont directement ré-injectés
dans la masse des déchets afin d'accélérer leur décomposition.
Voir plus bas ce qu'il faut penser de cette soi-disante solution
d'avant-garde.
(* basé sur une pluviométrie moyenne 700mm/an, le chiffre
officiel étant de 1.750T/an/ha, soit pour 18ha une production de
lixiviats de 31.500T/an; ramenant la pluviométrie de la Beauce
à 600-660mm/an, la production corrigée serait 27.000-29.700T/an,
ce qui est très voisin des 30.000T/an de notre calcul).
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·
Eaux de ruissellement: les eaux de ruissellement en surface sont
récupérées par des tranchées latérales. Les eaux propres,
qui constituent une minorité, sont celles qui n'ont pas été en
contact avec les déchets. Les autres sont contaminées en
proportion directe de la longueur de leur trajet et de leur temps
de contact, tous deux maximum dans le cas où les déchets
forment un monticule (dôme); ces eaux polluées constituent une
deuxième catégorie de lixiviats.
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·
Pollution de la nappe phréatique: celle-ci est causée
par ruptures, perforations accidentelles et attaques chimiques de
la bâche de protection sous-jacente, et donc sa mise en contact
à terme avec les lixiviats. Cette bâche, malhabilement
baptisée par contresens "géo-membrane" (les vraies
membranes respirent!), est plutôt supposée garantir une
imperméabilité absolue avec le sous-sol. Elle est réalisée
préférentiellement dans un matériau tel que le PEHD (polyéthylène
haute densité) qui résisterait à toutes les attaques chimiques
et mécaniques, contrairement aux PVC (polychlorure de vinyle) et
EPDM (éthylène-propylène diène monomère) et autres
substituts tels que polyéthylènes chlorés ou chlorosulfurés
que l'exploitant pourra préférer pour des impératifs de coût
ou de disponibilité immédiate (sans que personne n'y trouve à
redire!).
Le PEHD n'est aucunement un matériau d'avant-garde: il est
utilisé à cet effet depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis, en
épaisseur standard de 2.54mm (1/10 de pouce). Malgré son
apparence de "linoléum" et sa forte résistance à un
grand nombre d'attaques chimiques, le PEHD est pourtant
fragilisé par une minorité de produits présents dans les
lixiviats: hydrocarbones aromatiques (benzène) ou halogénés (tri-
ou -tetrachloroéthylène, tetrachlorure de carbone), toluènes (méthylbenzène),
xylènes et naphtalènes. Le plus étonnant est encore à venir: le
PEHD est lentement fragilisé par une exposition prolongée à
différents types de résidus d'ordures ménagères, dont on
peut citer: corps gras (lard, margarine), vinaigres et alcools (fonds
de bouteilles et fontaines à vins..), détergents (lessives,
détachants..), mousses à raser, soins des cheveux (crèmes et
teintures), shampooings, soins du corps, vernis à ongles,
cirages, chiffons et résidus de nettoyage ou de bricolage (térébenthine,
acétone, essence, solvants, peintures..), etc... Et c'est le
fabricant-concepteur qui le dit! A court ou moyen terme, ces
différents types d'ordures ménagères ramollissent ou bien
rendent cassant le PEHD. Sous la pression des multiples
contraintes mécaniques (voir plus bas) ces deux types d'attaques
chimiques affaiblissent la résistance de la bâche, causant
immanquablement déchirures ou fractures, malgré son épaisseur
rassurante de quelques 2mm. Pourquoi une telle fragilité du
matériau? Parce que les polymères (tels que le PEHD) sont des
composés synthétiques naturellement instables à long terme, et
surtout vulnérables à des attaques chimiques spécifiques,
brisant certains points faibles des chaines moléculaires.
On note également la difficulté de manipulation des bâches en
PEHD: défauts de fabrication, transport, stockage et nécessité
de souder les morceaux ("lés") entre eux de façon
imperméable et durable avec différentes colles. Le PEHD est
connu pour sa sensibilité à la température, créant des
tensions résiduelles sur les collages, généralement réalisés
par temps chaud, qui peuvent donc se rompre par temps froid. Un
nombre typique de 25 défauts par hectare est avéré,
correspondant pour le projet de St-Escobille (18 ha) à près de
500 défauts potentiels (*). Chacun de ces défauts
représente autant de points de fuite pour les lixiviats que d'amorces
pour des déchirures encore plus conséquentes. Une bâche
parfaitement posée sur un terrain plat idéal (!) aurait, selon
le constructeur, un taux de fuite de 10 litres/ha/jour (soit pour
le projet de St-Escobille, 180 l/j, ou 65.750 l/an, ou environ 66m3/an).
Des études réalisées aux Etats-Unis révèlent que sur le
terrain, et sous l'effet des autres agressions mécaniques et
chimiques, les meilleures bâches type PEHD laissent fuire les
lixiviats à un taux très supérieur de 200 litres/ha/jour (ce
qui serait l'effet d'un trou de 2mm de diamètre sous une hauteur
de liquide de 3cm). Pour le projet de St-Escobille (18ha), ce
chifre correspond à 3.600 litres/jour (ou approximativement 3,6m3/jour),
représentant 1.315.000 l/an (un peu plus de 1.300 m3/an) de
lixiviats passant chaque année sous ladite "géomembrane"
et continuant leur course paisible et silencieuse vers la nappe
phréatique après s'être frayé un chemin à travers la couche
d'argile sous-jacente (voir deux paragraphes plus bas).
Comme dans la science des CET les malheurs n'arrivent jamais
seuls, un autre phénomène parasite ety aggravant vient s'ajouter:
le colmatage de la couche drainante par l'action des
bactéries. Les lixiviats sont en effet récupérés au fond
du site par un réseau de drains passant à travers cette couche
formée de sable et de graviers. En fonctionnement normal, la
couche drainante ne permet aux lixiviats d'atteindre une hauteur
de 5cm en fond de casier, correspondant au chiffre précédent de
10 litres/ha/jour pour les fuites (la norme maximale autorisée
pour la hauteur des lixiviats étant 30cm). Mais ces vilaines
bactéries produisent sur les granulats un certain nombre de
dépôts de nature colmatante. Ces dépôts sont formés à 30%
de matériaux organiques ("biofilm") et pour le reste
de composés minéraux (précipités de sulfures de fer, et
carbonates de fer/manganèse/calcium). Il en résulte un
colmatage graduel qui à rend progressivement imperméable la
couche drainante. Le résultat est une élévation de la hauteur
des lixiviats. Pour une élévation d'un facteur dix (e.g. 50cm),
le taux de fuite est multiplié approximativement par huit (soit
80 litres/ha/jour). Les chiffres catastrophiques mentionnés au
paragraphe précédent doivent donc être revus à la hausse..
Que pour la couche drainante on choisisse le gravier, moins
susceptible que le sable de l'effet du colmatage bactérien, ne
change rien à l'affaire. Comme le sable, mais trois fois plus
lentement, il aura perdu sa porosité à 70% au bout de 5 ans !
Alors les lixiviats, insuffisament drainés et retenus en exces
dans la masse de déchets, s'enrichissent en toxiques,
ralentissent la bio-dégradation, fuient davantage dans le sous-sol,
et de plus.. exercent une pression hydraulique supplémentaire
sur la bâche. Son viellissement mécanique comme chimique s'en
trouve accéléré, et un chiffre de 200 à 400 litres/ha/jour
fait maintenant partie du vraisemblable, encore que sans doute
sous-estimé pour le long terme.
Aux risques objectifs décrits ci-dessus s'ajoutent les
déchirures de la bâche occasionnées mécaniquement par l'effet
de cisaillement, poinçonnement ou percement par déchets
tranchants, la possibilité d'éclatement sous la pression locale
ou les gradients de force à plus grande échelle dus à la
gravité (effet de pente), aux différences de densité), aux
tassements naturels mais hétérogènes des masses en
décomposition (il s'agit ici de tonnes!) ou mécaniquement
induits à partir de la surface par le passage des camions ou des
bulldozers (compactage des déchets), ou simplement lors de la
mise en place. Dans les connaissances actuelles, il n'existe
aucun moyen de vérifier l'état d'une bâche, aussitôt que
les matériaux commencent à être déversés. A noter la
possibilité de déclenchement spontanés de feux en profondeur (on
cite une probabilité de deux incendies par an par site*), ayant
pour effet de fondre et percer la bâche. Il y a les petits trous
multiples créés par les rongeurs et leur réseau de galeries,
quelquefois assez profondément... Les bâches plastiques sont
également très sensibles aux rayons ultraviolets (UV) du soleil,
ce qui oblige à les recouvrir au tout début de l'exploitation.
Puisque l'on ne peut rien savoir sur l'état de la bâche, autant
dire que tout problème potentiel est définitivement réglé ou
prétendu inexistant!
*Note: les départs de feu des CET dus à un
phènomène de combustion interne spontanée sont
fréquents. Si l'on écarte les incendies d'origine criminelle,
que les promoteurs ne manquent jamais de dénoncer en guise de
toute explication, le phénomène de combustion spontanée est
bien réel et encore très mal compris. Ainsi, certains CET vieux
de dix ans émettent par endroit des "fumerolles"
nauséabondes et toxiques, révélant la présence d'autant de
points chauds avec des températures de 80-300°C! Alors que le
bois rentre en combustion à 315°C à l'air libre, il est
susceptible de se décomposer par pyrolyse à 95°C. Avec la
chaleur dégagée, la température du point chaud s'élève, et
le phénomène de pyrolyse peut s'auto-entretenir dès lors que
le seul de 149°C est atteint. D'autres matériaux combustibles,
tels que les papiers, cartons et plastiques, de seuils plus bas,
apportent un carburant inépuisable à la réaction pyrolytique.
Il s'en dégage des gaz de dioxines, d'halogènes et de COV, qu'on
retrouve en surface dans les fumerolles. Ce type d'incendie
souterrain est difficilement perceptible et controllable et il
très coûteux à neutraliser losqu'il rejoint la surface (récemment,
le 17 juin 2005, un incendie spontané en fond de casier
dans le CET de Montflanquin, Lot et Garonne, a coûté au moins
200.000 Eu). Les dégats sur la "géomembrane" sont
bien entendu catastrophiques, au sens où sa combution en contact
avec les points chauds crée autant de vastes ouvertures dans
lesquelles peuvent librement s'engouffrer les lixiviats.
Compte-tenu de cette lourde problématique, la pratique est de
disposer en-dessous de ladite "géomembrane" (pas si
imperméable, comme on vient de le voir) un couche de matériaux
argileux dans une tentative de mieux protéger le sous-sol et ses
nappes phréatiques. Par définition, un matériau argileux doit
comprendre au moins 40% d'argile dans un sens granulométrique,
matériau qui en phase hydratée impose ses propriétés à l'ensemble.
Les loess et les limons dit "argileux", souvent
utilisés comme substituts, ne correspondent en rien à une telle
définition, même après compactage. Les matériaux à base de
minéraux naturels dits "bentonite" offrent des
propriétés très similaires aux argiles. Mais les argiles,
naturelles comme synthétiques, ne sont pas nécessairement
étanches. Sous l'effet de leur propre compactage, des cycles de
gel et dégel, le développement d'un réseau de microfissures (aussi
petites que 0.1mm ou 100µm), ou de la simple déshydratation,
leur texture peut présenter des propriétés contraires à l'effet
voulu, c'est à dire hautement perméables. En particulier,
lorsqu'elles sont mises en contact avec les acides contenus dans
les lixiviats, et sous l'effet de la chaleur de fermentation (30°C),
les argiles ou bentonites se décomposent par solubilisation (lyse)
de leur constituants en aluminium et en silice, leur ôtant
toutes leurs propriétés initiales de haute étanchéité. L'effet
de la chaleur provoque également un phénomène de fissuration
à plus grande échelle. Un autre facteur aggravant est l'irrégularité
de l'interface géomembrane/argile. La géomembrane étant
sujette à des effets de dilatation/rétraction thermiques (formation
de "vagues", en particulier lors de la pose et du
collage), et de tensions locales sous les contraintes mécaniques
du compactage, son contact avec la sous-couche argileuse (qui est
meuble) est fortement inégal. Cette non-planéité de l'interface
géomembrane/argile avec ses nombreuses poches d'air permet aux
lixiviats de fuite de se répandre davantage sur la sous-couche
argileuse, augmentant non seulement leur volume, mais aussi leur
surface de contact. Les phénomènes d'attaque chimique et de
percolation des lixiviats à travers les fissures de la sous-couche
s'en trouvent considérablement renforcés.
Puisque les fuites de lixiviats à travers la bâche sont plus
que simplement probables, cette couche argileuse superficielle,
faussement qualifiée de "barrière active", n'offre qu'une
protection toute symbolique et certainement pas faite pour durer.
Une étude scientifique réalisée en Belgique montre qu'en
considérant seulement les attaques chimiques, la fameuse "double
barrière active" (bâche/argile) est traversée en moins d'un
an. Encore une fois, on ne pourra jamais rien savoir à aucun
moment ni sur l'état de la bâche, ni sur l'état de la couche d'argile,
sauf à constater un beau jour le "fait accompli" que
les lixiviats ont enfin rejoint la nappe phréatique..
Aussi efficace qu'il puisse paraître à l'inauguration d'un site,
le tapis argileux ne concerne que la protection du sol situé
immédiatement en dessous, et non celle des versants. Même en
tapissant ceux-ci superficiellement, les lois de la gravité pour
un matériau meuble veulent que ceux-ci s'affaissent
progressivement, se scindent physiquement en créant un réseau
de fissures, exposant directement les flans de l'excavation avec
les lixiviats à travers la bâche (assurément perforée/déchirée
par les contraintes ou défauts précités et attaquée
chimiquement). Que les lixiviats fuient par dessous ou par les
côtés ne fait strictement aucune différence lorsque le sous-sol
est hautement perméable! Pour éviter ce phénomène inévitable
de fuites latérales des lixiviats, une stratégie alternative
consiste à ne pas enfouir les déchets mais plutôt à les
empiler pour former un monticule ou dôme. La base du
dôme est alors entourée d'ne "barrière de confinement",
à comprendre une ceinture périphérique de remblais bâchés
sur fond d'argile. Les mêmes risques que décrits ci-dessus s'appliquent
au cas du remblais, sauf que la masse des déchets, et donc les
contraintes mécaniques qui en sont à l'origine sont
sensiblement plus importants. Mais hélas le constat ne s'arrête
pas là. Premièrement, la surface des déchets exposée à la
pluie est quasiment doublée par rapport au cas enfoui, ce qui
augmente le volume des lixiviats de ruissellement. Ces lixiviats
additionnels sont captés à la périphérie par des tranchées,
avec plus ou moins d'efficacité et des risques de fuites
élevés. Ceci notamment en cas de fortes intempéries (pluviométrie
saisonnière exceptionnelle, forte averse), de saturation des
capacités de pompage ou de panne de celles-ci, ou simplement de
saturation momenténée des capacités de stockage des lixiviats
sur site. Deuxièmement, le rendement de captage des biogaz issus
d'un dôme est très inférieur à celui qu'on peut obtenir dans
le cas de déchets enfouis, doublant les risques liés à leur
rejet direct dans l'atmosphère (voir ci-dessous). La stratégie
du dôme introduit également de nouveaux risques: les accidents
constatés dans le monde ont montré que les pentes du dôme sont
naturellement instables, ce qui provoque des effondrements et
glissements de terrain imprévisibles, la barrière de
confinement ne contrôlant alors plus rien. Dans cette
description des nouveaux risques introduits par la stratégie du
CET en dôme, on aura aisément oublié ce qu'il advient du fond
du CET. La réponse est simple: les risques de fuite des
lixiviats à travers la double "double barrière active"
sont strictement inchangés qualitativement, sauf qu'ils sont
quantitativement plus grands du fait de la masse plus élevée
qui pèse dessus.
Alors pourquoi le CET en dôme (comprendre maintenant Centre d'Entassement
Technique ?), puisque le principe comporte davantage de
risques que le CET enfoui ? Comme toujours dans ces questions, il
faut chercher la réponse dans le facteur de profit. Le dôme est
plus avantageux pour l'exploitant, puisqu'en stockant les
déchets en hauteur, (1) il économise le coût d'excavation et d'évacuation
(ou de stockage sur site) des matériaux du sous-sol, et (2) peut
entasser autant de fois plus de déchets que les lois de la
gravité et de la physique du tassement le permettent (tant pis
pour l'impact paysager si on arrive à des hauteurs de 20-50m!).
Conscient de tous ces risques avérés, l'exploitant compte
finalement sur l'imperméabilité naturelle du substrat
géologique, la fameuse "barrière naturelle passive".
Il a une confiance mystique et résolument inébranlable dans l'imperméabilité
absolue du sous-sol de tout terrain sélectionné n'importe où
au hasard, surtout là où il aurait la "maîtrise foncière"
(propriété ou bail). Sa compréhension de la géologie du sous-sol
est invariablement rudimentaire, et d'une simplicité lumineuse:
le résultat des études d'experts donne "fond d'argile
imperméable sur socle rocheux uniforme". On fera quelques
petits carottages sur le site pour s'assurer qu'il y a ici où la
un peu des deux (et si on n'en trouve pas, ce sera un carottage
"raté", sans intérêt pour la statistique). Il se
trouve qu'à Saint-Escobille comme sur le reste du plateau de
Beauce, le sous-sol est formé de matériaux rocheux fracturées
et inhomogènes: calcaires de Beauce et d'Etampes en blocs,
fracturés ou fissurés, calcaires marneux, marnes, poches d'argiles
et sables variés (cf. page Géographie et Géologie). Cette
propriété en fait une véritable éponge, d'où l'importance de
l'aquifère, par endroits située à seulement 25 mètres de la
surface. Cette propriété unique du sous-sol de Beauce de ne pas
pouvoir retenir l'eau de pluie (pourtant exceptionnellement
abondante ici !), forçe les agriculteurs à irriguer leurs
plantations à partir de nombreux puits de forage. Cet aspect
évident de la géologie locale semble avoir été
mystérieusement "oublié" dans les études préalables
au projet de CET, ce qui en dit long sur les compétences mises
en jeu dans ces études, comme sur la transparence de l'information
résultante. L'important est de faire avaler aux autorités
décisionnelles que la barrière passive (soit les 10-20m situés
entre le fond du CET et le haut de la nappe) est imperméable
"comme un roc", même si on sait fort bien que le dit
socle rocheux est fracturé de partout et constitué de
matériaux inhomogènes, formant un réseau de failles de nature
exceptionellement perméable! L'exploitant potentiel étant
généralement le seul à pouvoir répondre à l'appel d'offres
des pouvoirs publics, le premier saura mettre en oeuvre tous les
moyens pour convaincre ces derniers que le petit lopin dont il a
la maîtrise foncière se trouve être situé -juste par hasard-
sur un substrat "imperméable comme un roc". C'est ce
qu'on pourrait apeller "l'autre géologie", une
discipline para-scientique d'un genre nouveau, qui n'exige aucune
formation ni qualification particulière, sauf l'art du mentir
vrai devant un auditoire confiant et impressionnable.
Un grand nombre d'études menées à l'étranger depuis les dix
dernières années (où il y a plus d'expérience et de
tragédies) concluent invariablement que les protections
contre les fuites de lixiviats par bâches plastiques et sous-couches
argileuses sont totalement inadéquates lorsqu'il s'agit de
garantir la sécurité de l'eau et de l'environnement à l'échelle
de plusieurs décennies. Malgré le fameux "état de l'art"
atteint en cette matière, les spécialistes s'accordent à dire
que dans les meilleures conditions, ces protections ne font que
retarder de quelques décennies la mise en contact inéluctable
des lixiviats avec les nappes aquifères situées en-dessous des
décharges. A noter que la poIlution d'une aquifère par les
lixiviats comporte un caractère quasiment irréversible
et irréparable, sauf à l'échelle géologique. Il
vaudrait mieux pour les exploitants et décideurs de s'inspirer
de ces études, au lieu de recommencer l'histoire sur notre
territoire national, à moins que le but avoué soit d'ignorer,
en toute connaissance de cause, les conséquences sur la l'environnement
et la Vie, et donc de faire le choix de nuire à l'humanité par
opportunisme et obsession de la rentabilité et du profit
immédiat.
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·
Risques associés aux lixiviats. Des études menées aux Etats-Unis
ont montré que les lixiviats provenant des décharges de
produits industriels toxiques (e.g. "Love Canal") et
les décharges municipales d'ordures ménagères/assimilées
produisent des types de lixiviats similaires, lesquels relèvent
de la même dangerosité en matière de pathologies
cancérigènes, de malformations congénitales et de mutations
génétiques. Concernant les lixiviats de décharges
municipales, on recense 32 composés cancérigènes, 13 composés
foetopathogènes, et 22 composés mutagènes. Ce rapprochement
surprenant est expliqué non seulement par la pratique très
répandue consistant à se débarasser de petites quantités de
toxiques inavouables (ou trop chères à traiter selon les
processus légaux), en les dissimulant dans des bennes d'ordures
ménagères, mais aussi par la grande variété des produits de
consommation courante, qui contiennent autant de substances
chimiquement réactives (en particulier par décomposition sans
oxygène, dite anaérobie, qui produit de nouvelles
chaines moléculaires toxiques à partir de nombreux produits de
consommation courante).
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·
Caractéristiques et toxicité des biogaz. Le mot "biogaz"
(encore une expression "branchée") évoquerait plutôt
une substance sympathique produite par une fermentation de
compost, quoi qu'un peu odoriférante.. Comme les biogaz sont
inflammables (à cause de leur composition en méthane), on
imagine un parallèle avec le gaz de ville et ses nombreux
bienfaits. La réalité est toute autre. Les biogaz contiennent
certaines substances hautement toxiques et cancérigènes, qui le
rendent très dangereux à respirer directement (voir plus bas).
L'idée est de les brûler sur place au moyen de torchères. Mais
leur combustion à une température en-dessous de 1200°C
génère différentes dioxines et hydrocarbures lourds, dont la
réputation n'est plus à faire. Il faut donc discerner les
différents risques toxicologiques associés aux fuites des
biogaz, de ceux qui sont associés à leur élimination par
brûlage en torchère (un procédé élégament apellé "torcherie"
ou familièrement "torchage"), ainsi qu'à leur valorisation
par production d'électricité, encore une autre source de
pollution chimique. Analysons ces différents points séparément:
- Captage et
fuite des biogaz: on voit mal comment un gaz de fermentation
puisse être capté dans une proportion suffisante sans un
dispositif de bâche couvrant les matériaux en décomposition
"par dessus". Contrairement aux jus de fermentation (lixiviats)
qui descendent et se concentrent en ruisseaux et peuvent être
drainés puis pompés, le gaz monte et se disperse en volume,
filtrant à travers les déchets jusqu'à la surface. Qu'une
bonne fraction des biogaz puisse être effectivement capté puis
brûlé dans l'atmosphère (officiellement selon un rendement
optimal de 70%, mais en pratique plus proche de 50%) n'enlève
rien à sa dangerosité pour l'environnement (voir ci-après):
- Volume annuel des biogaz: il est de 200m3 par tonne de déchets*/**.
Ce chiffre correspond à la production totale des biogaz
intégrée sur une échelle de 50-100 ans. La production des
biogaz est plus conventionellement indiquée par la valeur
moyenne obtenue à la fin de l'exploitation, soit 6-10m3/T/an (la
fourchette correspondant à des sites de 75.000T/an à 150.000T/an,
exploités sur des périodes de 20ans à 10ans, respectivement).
Pour un site de 150.000T/an (cas du projet de Saint-Escobille),
cela représente donc une production annuelle maximale de 15
millions de m3, soit 41.000m3/jour. Puisque le rendement de
captage est de 60-70%, entre 30% et 40% de ce volume s'échappe
librement dans l'atmosphère, soit 4.5 à 6 millions de m3 de
biogaz (12.500-16.500m3/jour). Moyenné sur la durée,
cela représente quand même 7.000 à 8.000 m3/jour de biogaz
à faire respirer aux collectivités avoisinantes sur une
période de 20 à 30 ans! Une telle production annuelle de biogaz
non récupérés (auxquels il faut ajouter le gaz carbonique dû
à leur combustion ou valorisation) participe de façon
significative à l'effet de serre.
*Note: ce chiffre est seulement indicatif d'une moyenne
géographique, la fourchette étant de 135-400m3/tonne. Ces
différences importantes s'expliquent par la proportion variable
des fermentescibles entrant dans le mélange des "déchets
ultimes", comme le niveau de pluviométrie régional (accélérant
la décomposition et la génération des biogaz). Dans une
décharge du Tarn-et-Garonne, on a pu ainsi mesurer l'impressionnant
record de 880m3/tonne, soit 4.5x plus que le chiffre moyen de
référence!
**Mise à Jour mai 2005: les estimations ci-dessus ont
été affinées depuis grâce à un modèle de simulation de
précis et fiable concernant la production des biogaz sur le
temps de vie du CET. Des prédictions détaillées seront
communiqués en juin 2005.
- Rendement de captage des biogaz: le chiffre maximum de 70%
annoncé (performance déjà pauvre compte-tenu des énormes
volumes produits), est plutôt un objectif propre à rassurer qu'une
réalité effectivement mesurée sur le terrain. En particulier,
l'approche consistant à ériger les déchets un monticule (dôme)
plutôt qu'à les enfouir a pour effet d'augmenter leur surface
de contact avec l'atmosphère. On peut raisonnablement envisager
dans ce cas que le taux de captage des biogaz diminue
considérablement, pour atteindre en pratique 50% ou moins*. Il
faut également distinguer les rendements "théoriques"
de l'installation en début d'exploitation des rendements "effectifs"
obtenus à maturité: les drains de captage des biogaz sont
immanquablement écrasés sous l'effet du poids des déchets et
le compactage des bulldozers, bouchés par les lixiviats et les
matières diverses qui s'y infiltrent. Le résultat est que le
captage effectif des biogaz est progressivement réduit, bien que
l'on puisse placer de nouveau drains en surface. Avec un
rendement de captage ramené à 50% à maturité de l'exploitation
(seulement 1-2 ans après son ouverture), les chiffres indiqués
précédemment et détaillés ci-dessous, déjà très alarmants,
seraient alors quasiment doublés. Pour l'exploitant, la solution
serait d'augmenter le nombre des torchères (comme autant de
bougies piquées sur un gâteau..), mais ceci à un coût d'investissement
et de maintenance trop élévés pour en valoir la peine. Cela
sans compter sur la grande difficulté technique à respecter
certaines normes liées au brûlage (voir ci-dessous). [*note: le
protagoniste jouera avec ses chiffres en ne citant que les
valeurs maximales théoriques ou mesurées dans des conditions,
points de captage et moments propices, mais jamais les valeurs
moyennes et leur écart-type, telles qu'un vrai échantillon
statistique pourrait les fournir].
- Composition des biogaz: 45-65% de méthane (CH4), 25-45% de gaz
carbonique (CO2)*, 4-8% d'azote (N2), et 1% d'oxygène (O2).
Le reste consiste en vapeur d'eau pour une densité de 11.7g/m3,
en hydrogène sulfuré (H2S) à l'odeur putride caractéristique
d'oeuf pourri pour 0.4g/m3, en composés halogènes (chlore,
fluor) formant des gaz irritants pour 1.4mg/m3, composés
organiques volatils, dits COV (benzène, toluène, cétones,
alcools, aldéhydes, esters, chloroéthylènes et autres
composés organiques volatils) formant des vapeurs cancérigènes
pour 0.1-5mg/m3 (selon le site et le type de déchets accumulés),
et traces de métaux lourds volatils. On peut ajouter à cette
liste la présence accidentelle de dioxines (PCDD, PCDF/funares)
résultant de la combustion soit des biogaz à basse température
(voir plus bas), soit des déchets par incendies spontanés (on
juge probable un taux moyen de deux incendies par an).
C'est là où les chiffres commencent à parler. On se
préoccuppe naturellement des constituants majoritaires (méthane,
gaz carbonique..) pour oublier le reste. Mais quand même 400mg/m3
d'hydrogène sulfuré suffisent à rendre le biogaz très
incommodant à respirer..Concernant les milligrammes/m3 COV, ils
ne seraient pas si alarmants s'ils n'étaient pas rapportés à
la masse absolue libérée dans l'atmosphère. En effet, 10.000m3/jour
de biogaz représente 1-50g de COV quotidiennement, 0.3-18kg
annuellement et 6-360kg sur 20 ans ! Il faut bien d'une façon ou
d'une autre que la nature ou l'humain ingère progressivement ces
petites doses empoisonnées..et que leurs organismes soient
finalement affectées à terme.
*Note : pour comparaison, l'air sain que nous respirons
est constitué de 78% d'azote et de 21% d'oxygène, et
normalement contient moins de 1% de gaz carbonique).
Le volume référence de 10.000m3/jour de biogaz non capté
représente donc 4kg/jour (ou 1.4tonnes/an) d'hydrogène
sulfuré rejeté quotidiennement (ou annuellement) dans l'atmosphère
pendant 20-30ans. Comme ce gaz est plus lourd que l'air (soit d'environ
20%), il faut bien qu'il retombe et se recombine quelque part.
Les autres composants des biogaz (COV) plus légers que l'air,
devraient théoriquement s'échapper librement dans l'atmosphère,
mais la réalité est fort différente. Des effets d'inversion de
température au-dessus du site peuvent bloquer l'ensemble des
biogaz de fuite, résultant à la formation de poches stagnantes
ou très lentement dispersées par le vent. Des changements de
pression atmosphérique peuvent aussi mettre les biogaz en
surpression. Mais plus simplement, la couverture systématique
des déchets en surface favorise leur accumulation en poches
souterraines. Ceux-ci ont alors naturellement tendance alors à migrer
par le sous-sol poreux des environs immédiats, pour pénétrer
et s'accumuler dans les habitations (caves, garages, vides
sanitaires). Au Canada, on a caractérisé des phénomènes de
migration de biogaz par le sous-sol (profondeur 50-100cm) sur des
distances allant jusqu'à 860 mètres à partir des casiers d'un
CET! Ce phénomène a aussi été observé en France. Le mélange
méthane+oxygène étant très explosif, les riverains tournant
leur lumière ou allumant une cigarette dans leur cave ou
certaines pièces de leur habitation peuvent avoir de très
graves "surprises", comme cela a été reporté et
vérifié au cours des 25 dernières années, par exemple en
Belgique ou aux Etats-Unis.
- Toxicité des
biogaz (pour référence, sont considérés comme relativement
élevées des concentrations de 0.001 à 0.1 mg/m3 de ces
produits; il faut aussi distinguer entre les chiffres
représentant des valeurs moyennes, donc faibles et à la
statistique peu fiable, de ceux représentant des valeurs maxima
constatées au moment de la mesure):
-- Méthane, ayant un effet 35 fois plus toxique que le gaz
carbonique
-- Hydrogène sulfuré: très indisposant voire irritant (yeux,
nez, poumons) à seulement très faibles concentrations (>0.1mg/m3),
mais devient toxique à concentrations élevées (>0.5g/m3);
-- Ammoniac (pas toujours présent selon le type de déchet, mais
propriétés identiques au précédent)
-- Mercaptans, à l'odeur caractéristique de choux pourri:
éthyls et méthyles (toxiques);
-- Composés organiques volatils (COV): chloroéthylène et
benzène (cancérigènes), toluène et xylène (toxique à
moyenne concentration);
-- Composés chlorés: dichlorométhane et chlorure de vinyle (cancérigènes),
biphényles polychlorés ou BPC (cancérigènes),
trichlororéthylène (cancérigène pour les animaux, toxique
pour l'homme), tétrachloroéthylène (toxique); une étude
réalisée en Californie en 1989 sur 224 CET a relevé des
concentrations de dichlorométhane jusqu'à 4.5mg/m3, et de tri-
ou tetrachloroéthylène jusqu'à 0.7- ou 1.8mg/m3.. Au Canada,
une étude de 2003 relève des concentrations de 5-10mg/m3 pour
certains composés chlorés, et 25-100mg/m3 pour les COV dont le
toluène (oui, nous avons bien écrit milligramme par m3..).
Certaines études effectuées en France indiquent que les
concentrations de COV
Bien entendu, plus on se trouve éloigné de la "limite de
propriété" (!) du CET, ces concentrations en principe
diminuent. Mais les phénomènes de migration par le sol, de
transport directif des biogaz par les vents dominants
ralentissent cet effet de diffusion jusqu'à plusieurs centaines
de mètres de cette limite bien fictive.. L'accumulation des
biogaz dans les bâtiments riverains (écoles, caves, vides
sanitaires..) a pour effet d'augmenter ces concentrations au
cours du temps, à défaut d'une ventilation appropriée.
- Combustion
des biogaz par torchère: la combustion des biogaz permet
en théorie de les réduire à de simples effluents de gaz
carbonique et de vapeur d'eau, avec des traces de monoxyde de
carbone (CO) et d'imbrûlés de méthane (0.01%). Mais une telle
opération requiert un certain nombres de conditions très
strictes, souvent difficiles à réaliser simultanément et de
façon routinière:
-- une température relativement élevée (égale ou supérieure
à 1200°C, et non 900°C comme souvent publié);
-- transit homogène et uniforme en pression et température,
sans zones froides;
-- temps de transit dans la zone réactive au moins égal à 0.3
seconde;
-- réglage automatique du mélange optimal air/biogaz.
En-dehors des conditions listées ci-dessus (souvent non
respectées dû à des dispositifs inadéquats, mal entretenus ou
"re-bricolés"), il y a formation de dioxines (types
PCDD et PCDF* et de certains hydrocarbures lourds (COV). Une
température localement ou uniformément plus basse (que 1200°C),
ou un transit trop rapide (moins de 0.3s) ou un excès d'oxygène
(par rapport au niveau optimal), rend tout le contraire de l'effet
recherché! En plus de ne pas éliminer les constituants visés,
il y a création de nouvelles chaînes chimiques hautement
indésirables, telles que ces dioxines et hydrocarbures lourds.
Ces produits de dérivation, très toxiques et/ou cancérigènes,
sont bien entendu rejetés dans l'atmosphère et surtout les
environs immédiats. Selon leur "rendement" de
production, ils pourraient correspondre à des concentrations et
masses annuelles assez considérables et bien au-dessus des
normes admissibles. Rapellons également que le rendement de
captage des biogaz est un chiffre somme toute assez incertain,
qui dépend directement du nombre de torchères installées ou
effectivement en opération (à 100.000 Euros l'unité, plus
frais de maintenance, on ne va quand même pas en mettre plus qu'il
faut..). Dans le cas où les déchets sont érigés en dôme, le
rendement de captage diminue en proportion directe de la hauteur
du monticule. Un des problèmes observés est que le flux des
biogaz peut être très variable au cours d'une journée ou de
certaines périodes saisonnières, causant des déficits d'alimentation
en combustible comme des pannes répétées. On voit
difficilement comment les conditions de combustion des biogaz
puissent être optimales à toute heure de la journée, 365 jours
par an, pendant 10 ans... Rapellons que toute déviation par
rapport à ces conditions se traduit par un regain d'effluences
toxiques.
(*note: PCDD=polychlorodibenzo-p-dioxines, au nombre de 75
molécules, PCDF= polychlorodibenzofuranes, dites "furanes",
au nombre de 135 molécules)
- Valorisation
des biogaz par recyclage en énergie électrique: ne pas
interpréter électricité ou carburant gratuits. Il s'agit
plutôt d'augmenter les profits de l'exploitation (mise sur
réseau à 80%), sinon d'alimenter son éclairage du site ou sa
station d'épuration de lixiviats sans frais! Un problème
important est celui de la pollution résultant d'un tel recyclage:
les gaz d'échappement des moteurs à biogaz sont notoires pour
la production de monoxyde de carbone (CO), d'hydrocarbones
hors-méthane (dits NMHC, tels benzène, toluène, xylène, ethyl-benzène),
composés halogénés (chlore, fluor) ou soufrés (mercaptans),
dont les différentes caractéristiques sont malodorantes,
irritantes, asphyxiantes, toxiques et/ou cancérigènes. La
norme acceptée pour la production de ces substances est de 150mg/m3.
Une valorisation au rythme de 2500m3/h produirait donc près de
400g par heure, soit 9kg par jour, et 3.3 tonnes/an de ces
précieux reliquats. Avec 21 millions de m3/an de biogaz captés
(les 70% des 30 millions de m3/an cités plus haut, on dispose de
57.000m3/jour soit.. 2395m3/h, le compte est bon. Mais en
pratique, la norme des 150mg/m3 n'a aucune raison d'être
respectée: mélange air/biogaz non optimal, encrassements,
maintenance selon la politique du "tant que ça tourne".
Ainsi, des infractions concernant des dépassements jusqu'à 2.5
fois la norme ont pu être constatées au hasard (Belgique). On
notera que le Préfet a le pouvoir d'accorder certaines
dérogations dans le dépassement des normes autorisées (nous
revenons ici sur les difficultés "techniques et
économiques du moment", qui peuvent justifier toutes les
dérogations imaginables..).
Comme pour les constituants organiques des biogaz, les substances
rejetées sont plus lourdes que l'air. Elles ont donc tendance à
stagner pour former des poches. Les effets d'inversion de
température ou de changements de pression atmosphérique
augmentent leur densité locale, comprenez dans les environs plus
ou moins immédiats du site (500m-5km).
L'exploitant peut donc se féliciter de "valoriser"
ainsi son biogaz; mais les autres se passeraient assurément de
ce petit "plus" qui, sans leur profiter en aucune
mesure, alourdit gravement la facture (déjà chargée) de leurs
risques sanitaires!
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·
Le "bio-réacteur technique": de mal en pis ! Afin
de pallier au problème de la production des lixiviats et du
coût élevé de leur traitement, une idée géniale consiste à
les réinjecter directement dans la masse des déchets! L'apport
constant d'humidité ainsi réalisé (toutefois après traitement
pour en éliminer l'ammoniaque) accélère le processus de
fermentation et de bio-dégradation. Plus encore, cette
décomposition accélérée provoque un tassement naturel
supplémentaire des déchets, ce qui réduit leur volume et
permet d'en rajouter autant par dessus pour augmenter la
capacité de l'exploitation. Par ailleurs, le volume des
lixiviats est sensiblement diminué, puisque une plus grande
fraction de leur eau est consommée par l'excès de bactéries.
Un tel traitement"biologique" et "in situ"
des lixiviats, si écologique et économique, semble assurément
convaincant.
Mais lorsqu'on passe du laboratoire à la pratique sur le terrain,
les choses prennent une tournure assez différente. Premièrement,
les matériaux fermentescibles concernés par ce processus ne
constituent généralement que la moitié de la masse des
déchets. L'autre moitié (plastiques, emballages, métaux lourds,
détritus de l'industrie classés "banals", boues d'épurations,
mâchefers et autres composés inertes, etc.) ne se décomposent
que très lentement, quelquefois sur une échelle centenaire
voire millénaire. Leur mélange avec les fermentescibles est
tout sauf homogène. Il se produit alors un phénomène dit de
"dégradation hétérogène" où des zones de
dégradation importantes se forment à côté de zones inertes (de
dégradation lente), causant des effondrements en volume et en
surface. Ces effondrements, tout à fait incontrôlables ou
imprévisibles, endommagent voirent rendent irrémédiablement
inopérants les systèmes de captage des biogaz et des lixiviats.
Mais les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là.
Du fait de la décomposition accélérée de la matière
organique, la production des biogaz est plus importante qu'un CET
classique sur la même période de temps (il faut y voir non une
augmentation du volume total des biogaz sur le temps de vie d'un
CET, mais une accélération du processus de formation). Comme le
rendement de captage des biogaz est très loin d'être idéal (cf.
paragraphe ci-dessus), à rendement de captage égal correspond
un volume de biogaz s'échappant dans l'atmosphère plus
important en valeur absolue, et donc d'une toxicité plus
élevée. De plus, leur teneur en méthane est supérieure à
celle des biogaz d'un CET classique, ce qui les rend encore plus
(spontanément ou accidentellement) inflammables et explosifs.
Enfin si on augmente le tonnage du site en proportion du
tassement des déchets, le volume total des biogaz généré par
le bio-réacteur est bien entendu supérieur à celui d'un CET
classique, d'où augmentation de l'effet de serre. Autant pour l'aspect
écologique de la solution ! A noter que les notions de "début"
et "fin" de l'exploitation n'ont ici plus de sens,
puisque c'est le principe d'un "réacteur" de tourner
à plein tant qu'on l'alimente: cela veut finalement dire qu'il y
aura toujours plus de biogaz quelque soit le moment considéré (début
ou fin), et donc que le bio-réacteur pollue bien davantage en
biogaz que le CET classique..
La dernière mauvaise nouvelle concerne la toxicité et le volume
des lixiviats. Puisque on permet à ceux-ci de percoler à loisir
dans la masse des déchets, leur concentration en métaux lourds,
acides et polluants organiques augmente considérablement. Puisqu'ils
ne sont pas éliminés du site, leur volume stabilisé, tel qu'il
imprègne la masse des déchets comme une gigantesque éponge,
est plus grand que celui d'un CET classique. Si le danger de
fuite des lixiviats vers la nappe phréatique, à travers la
double "protection" (notament par attaque chimique
agressive) est à prendre très au sérieux, alors la pollution
en résultant (par rapport au cas d'un CET classique) sera d'autant
plus volumineuse, plus grave, et plus difficile à traiter, tout
comme ses conséquences épidémiologiques.. Dans le cas
favorable où aucune fuite ne serait effectivement "constatée"
pendant la durée d'exploitation du bio-réacteur, ces lixiviats
de cru millésimé resteraient perpétuellement confinés dans la
masse des déchets à décomposition lente. Les études en
laboratoire montrent que leur contact prolongé avec ceux-ci
produit à terme des sulfides métalliques de nature stable, du
moins tant qu'il n'y a pas contact avec l'oxygène. Que des
générations futures décident de dépolluer un bio-réacteur
abandonné par ses heureux anciens propriétaires, ces polluants
retrouveront tout leur caractère actif, et il faudra bien alors
les traiter (merci pour eux). Il faut donc voir dans la
solution du "bio-réacteur" (semble-t-il très
tendance) une façon de perpétuer le principe de l'enfouissement
massif et d'en aggraver aveuglément les risques, avec pour
argument de fond une logique de rendement économique poussé à
son paroxysme. Nous connaissions déjà la fraude
intellectuelle faisant passer les CET (stockage perpétuel,
toutes ordures confondues) comme une façon avant-gardiste de
"traiter" les déchets, avec ses petits plus
valorisants. Avec le bio-réacteur, nous franchissons une étape
supplémentaire dans l'illusion-manipulation écolâtre, sur
arrière-fond de profit immédiat maximisé, sans avantage aucun
ni prime de risque pour les cobayes humains du présent. Pour nos
petits-enfants, cette approche caractérisée par la myopie
scientifique la plus excécrable, leur confère implicitement un
digne statut de bénévoles dans le futur et incontournable
problème de dépollution de ces CET "enrichis" (ou
non) que cette génération leur aura honteusement léguée.
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·
Pathologies liées à l'exposition aux biogaz (et effets
similaires ou croisés, dus à la pollution de l'eau par les
lixiviats): celles-ci affectent les yeux et voies respiratoires,
le coeur, le foie, et le système nerveux central. Certaines sont
également accompagnées de cancers, d'affaiblissement du
système immunitaire, voire de malformations congénitales. Les
composés listés précédemment participent (souvent de façon
multiple) aux affections/pathologies constétées ou syndromes
potentiels ci-dessous:
-- irritation des yeux (picotements, larmoiements, conjonctivites),
de la peau (démangeaisons, eczéma, urticaire, allergies
cutanées) et des voies respiratoires (nez, gorge et poumons, cf.
plus bas);
-- migraines, céphalées, nausées, vertiges, vomissements,
malaises et étourdissements, vision trouble, diarhées
fréquentes, incontinence;
-- battements de coeur irréguliers, fatigue, somnolence,
narcoses;
-- troubles ou pertes de mémoire;
-- perte d'appétit et de poids (anorexie), insomnies, anxiété;
-- atteintes diverses du système respiratoire: asthme,
thrombopénie, bronchite, angine, rhinite et rhino-pharyngite à
répétition, toux chroniques, respiration difficile (dyspnées),
particulièrement chez des personnes n'ayant une aucune des ces
pathologies avant leur exposition au CET;
-- atteinte du système nerveux central: états dépressifs,
léthargie, lassitude, assoupissement, confusion, nervosité,
irritabilité, anxiété, hyper-activité;
-- atteintes gastro-intestinales, hépatiques et rénales;
-- augmentation de la tension artérielle, rythme cardiaque
irrégulier;
-- déficiences immunitaires;
-- fausses couches, naissances prématurées, stérilité,
anomalies congénitales (malformations cardiaques, défaut de
ermeture du tube neural, malformation de paroi abdominale),
défauts chromosomiques et naissances prématurées (chez l'homme)
et intoxication foetale (chez l'homme et l'animal);
-- cancers divers (foie, pancréas, cerveau, poumons);
-- pour les enfants atteints, baisse de capacité d'apprentissage,
et absentéisme scolaire dû aux traitements et suivi médicaux;
-- chez l'adulte, complications d'ordre psychologique ou
psychosomatique (ce dernier point n'ayant pas valeur d'explication
para-scientifique pour les différentes pathologies constatées;
à ne pas confondre non plus avec les nuisances d'ordre
psychologiques décrites ci-dessus dans un thème à part).
Ces différentes affections et pathologies n'ont pas le même
effet chez le nourrisson, l'enfant, l'adolescent, l'adulte ou la
personne âgée. De plus, elles peuvent constituer un ensemble de
facteurs aggravants chez certaines personnes (de tout âge)
qui seraient naturellement prédisposés, déjà souffrantes par
leur historique, ou simplement moins résistantes par
constitution. Enfin, les différentes toxicologies peuvent avoir
des effets cumulatifs ou multiplicatifs, devenant
beaucoup plus dangereuses ensemble qu'elles ne le sont déjà
prises séparément. L'exposition à de multiples polluants à
des doses individuelles pourtant situées dans les normes, induit
une toxicité très supérieure, un fait reconnu par tous les
épidémiologues, mais qui jusqu'à présent n'a fait l'objet d'aucune
étude approfondie, sans doute par appréhension d'avoir à
remettre en question un système primitif mais pratique, où les
normes de dangerosité ou d'exposition admissible concernent les
polluants pris chacun séparément. La même remarque s'applique
à la prolongation du temps d'exposition aux polluants: si
on sait établir des normes de dangerosité pour des expositions
de 8h/jour pour 5jours/semaine, on sait peu de choses sur des
expositions à plus faibles doses mais 24h/24, 7jours/semaine,
comme dans le cas des riverains avec les biogaz. Enfin un
troisième type de manipulation consiste à évaluer les risques
dans le cadre plus global des normes acceptées par l'exposition
à la pollution: pour l'exploitant, "que le critère de
risque soit atteint ou largement dépassé ne signifie aucunement
qu'il soit inacceptable, au vu des autres risques
environnementaux auquels sont déjà exposés les populations".
En clair, puisque nous sommes déjà complètement pollués par
le reste du monde, il faut faire un petit geste citoyen pour
accepter certains "petits nouveaux risques" afférents
aux CET. Pensons global, et ne nous attardons pas sur ces alarmes
contre-productives émanant des associations de citoyens, d'élus
et d'experts indépendants.
Selon certaines sources les plus officielles et expertes, les
nuisances olfactives des CET et leurs conséquences sanitaires
sur les minorités environnantes se réduiraient sans plus à un
phénomène d'origine vraisemblablement "psychosomatique",
en clair une réaction physiologique spontanée issue d'un
certain mal-être personnel, parfois aïgu, provoqué par les
fameuses nuisances. Afin d'économiser les frais de prise en
charge de ces psycho-pathologies affectant (paraît-il) ces
individus faibles et minoritaires, on avancera de la même source
officielle que de telles réactions relèvent plus simplement d'un
réflexe conditionné ! Le fait de vivre auprès d'une
décharge, et le rappel visuel au quotidien de ses bâtiments d'exploitation
constituerait donc chez les riverains
"(..) une aggression qui déclenche un réflexe
conditionné de perception des odeurs (sic)."
Le riverain n'est donc plus maître de ses sens; la simple vue de
son paysage environnant provoquerait chez lui une forme de nausée
olfactive auto-induite; il s'imagine ces odeurs et s'inflige
donc certaines illusions psycho-sensorielles à caractère
obsessionnel qu'il ne maîtriserait pas. Si une telle théorie
était scientifiquement établie, une solution efficace autant qu'astucieuse
serait de dresser autour des CET des panneaux publicitaires
géants pour les grandes marques de parfums, ou toutes sortes de
mets alléchants. Sous l'emprise de ce réflexe Pavlovien, s'adressant
davantage au genre humain qu'aux rats de laboratoire, on
imaginerait sans peine l'immense soulagement du riverain, sa
réaction "positivée", son équilibre métabolique
enfin assuré, sur fond de jouissance olfactive pérenne et
gratuite.
Au delà d'une certaine forme d'humour, arrêtons-nous quand
même un instant pour mesurer l'énormité de la citation ci-dessus
mentionnée. Que la mobilisation des plus brillantes
intelligences conduise à des affirmations aussi imbéciles ne
peut qu'attrister les personnes honnêtes et conscientes. Il est
tout à fait inacceptable que ce type de conclusion, digne d'un
mauvais script pour la Planète des Singes, émane d'un rapport
"on ne saurait plus officiel".
Afin de soulager les nuisances parfois insupportables que les
biogaz procurent aux riverains, certains exploitants n'ont pas
hésité à mettre en oeuvre une technique innovante d'un genre
inédit: la vaporisation de parfums (sic) à la
périphérie du CET par un réseau de "brumisateurs".
Sur le plan positif, c'est déjà reconnaitre qu'il pourrait y
avoir effectivement des problèmes olfactifs insupportables au-delà
de la fameuse "bande des 200 mètres". On ne s'attardera
pas sur le ridicule consistant à essayer de couvrir une odeur
nauséabonde par une odeur parfumée ou soit-disant agréable,
comme on aspergerait une crotte de chat avec de l'after shave
ou du N°5 selon les moyens. C'est beaucoup plus grave que cela.
D'une part, le système de défense de l'organisme est atteint
dans son principe de réflexe: la réaction naturelle et
immédiate aux odeurs suspectes et la douleur provoquée par les
gaz irritants sont tous deux neutralisés. Ce à quoi on
substitue un principe arômatique persistant - supposé provoquer
du plaisir (stimulation) ou pacifier l'organisme (sédation),
laquelle monopolise puis finalement endort le sens de l'odorat.Les
conséquences de cette approche sont très graves. Outre l'atteinte
volontaire à l'un des cinq sens qu'elle représente, il s'agit d'une
attaque dirigée contre le système nerveux central (voir
détails plus bas). Le riverain ainsi "brumisé" au
quotidien d'un nuage de goutelettes arômatiques, devenu
inconscient de la présence des biogaz toxiques et irritants,
avec leurs variations de concentration et d'exposition, ne saura
plus quand fermer ses fenêtres. Il retrouvera le sommeil et ne
saura pas ce qu'il respire. Il accumulera et métabolisera des
doses de biogaz auxquelles il n'aurait pas été exposé s'il
avait conservé son système de défense olfactif. Et plus encore:
le "parfum" qui pacifie ou stimule artificiellement son
organisme constitue une autre forme de toxicité latente et à
long terme, dont il est devenu le cobaye inconscient.On imaginera
aisément que la composition secrète et propriétaire de ces
aérosols suspects ne comporte pas que des arômes naturels, mais
aussi des principes organiques pathogènes. Certains exploitants
mettent en avant une formule-choc à base dite d'"huiles
végétales essentielles" (sic). Ces huiles (ou plus
exactement essences, qui n'ont en fait rien d'essentiel pour
vivre!) sont des substances complexes utilisées en particulier
en aromathérapie clinique, sous étroit contrôle médical, à
cause de contre-indications et de certains risques de pathologies
induites. Comportant pas moins de 11 familles*, leur inhalation
à faibles concentrations, laquelle est suivie d'une diffusion
rapide dans le sang, produit sur le système nerveux central des
effets soit sédatifs (tranquilisants) soit stimulants, soit les
deux (cas de la rose, qui stimule l'activité cérébrale, mais
ralentit le rythme cardiaque..). Une essence peut être sédative
ou stimulante selon la dose absorbée. Des mélanges d'essences
peuvent avoir des effets variés et contraires sur différentes
parties du cerveau. On imagine sans difficulté que ces mélanges
sont optimisés pour un produire effet maximal, contrant l'irritation
des biogaz sur les muqueuses respiratoires et oculaires sans en
neutraliser l'attaque chimique agressive et l'absorption de leurs
constituants par inhalation et voie respiratoires/cutanées. On
est alors en droit de se poser la question de la toxicité ou l'empoisonnement
graduel que représente une exposition sur le long terme (10-20
ans) à ces aérosols aux compositions expérimentales et d'effet
maximal. Quel volontaire accepterait d'être exposé, pendant une
ou deux décennies, à (1) des concentrations variables de biogaz
irritants et cancérigènes sans jamais pouvoir être en mesure
de les détecter, et (2) à des "essences arômatiques"
relaxantes ou stimulantes (ou les deux selon doses et mélanges
savants) qui affecterait le fonctionnement naturel de son
système nerveux ? Nous sommes en présence d'une solution
particulièrement immorale et abjecte, puisqu'elle manipule les
sens de perception, par stimulation ou pacification (ou les deux),
en comptant sur l'ignorance des riverains, et en rajoutant une
source d'intoxication supplémentaire à leur insu ! En
conclusion, il s'agit d'une expérimentation nouvelle,
incontrôlée et complètement illégale sur cobayes humains;
expérimentation dont on ne dispose aucune statistique sur le
caractère pathogène au niveau du système nerveux central
lorsqu'il s'agit d'expositions à très long terme sur des sujets
humains (bien involontairement) participants. Un thème de
recherche si avancé ne fait probablement pas partie des
compétences ni du souci de l'exploitant: allez savoir ce qu'il
pourrait bien en penser en termes de ses priorités. L'idée
maîtresse est d'endormir doucement ceux qui pourraient se
plaindre des nuisances olfactives..
(*du sédatif au stimulant: esthers, cétones, aldéhydes
aliphatiques, sesquiterpènes, lactones/coumarines, oxydes,
acides, aldéhydes aromatiques, monoterpènes, alcools et
phénols.)
Pour nous résumer: au vu du statut actuel de la toxicologie des
pollutions, l'argument consitant à déclarer les biogaz comme
inoffensifs lorsque leur constituants dangereux se situent
individuellement "dans les normes" est fallacieux et
scientifiquement erroné à plus d'un titre. Nous avons vu plus
haut que même ces normes de référence ont toutes les chances
de jamais être respectées dans la pratique. Pour se couvrir, l'exploitant
publiera des chiffres moyens (gommant les écarts observés ou
les données qui ne l'arrangent pas), correspondant à une
sélection de mesures effectuées dans les conditions les plus
favorables, de préférence toujours en amont des vents. Une
forme d'auto-surveillance positivante, faite autant pour
rassurer qu'endormir les consciences (non déjà exposées aux
brumisateurs). Oui, nous sommes au XXIème siècle.
Les cancers liés à l'exposition des biogaz se développent
sur le très long terme. En effet, le cycle de cancérogenèse, s'il
débute immédiatement, ne conduit à l'apparition de symptômes
(dépistage clinique effectif) qu'au bout de 20-25 ans, soit..
bien après la fermeture du CET (10-15ans), c'est à dire lorsque
les responsables de l'époque sont ou bien partis sévir ailleurs,
ou ont pris leur retraite! Rappelons également que le cycle de
production des biogaz s'étale sur 50ans. En clair, la
production annuelle des biogaz se perpétue (à un rythme
plus lent, certes) sur une échelle de 20-30ans, soit 10-20ans
après la fermeture d'un site, ce qui en dit long sur les possibilités
de recours. Certains rapports en Amérique du Nord font état
de 100 ans pour l'ensemble des mesures de surveillance, sachant
que les biogaz s'intègrent également dans les lixiviats, pour
lesquels la durée de production et de toxicité sur une échelle
séculaire n'est toujours pas documentée.
Des études épidémiologiques très sérieuses, objectives et
statistiquement viables, concernant l'observation d'une réduction
des défenses immunitaires, sur certains traceurs du cycle
de cancérogenèse (taux d'échange de chromatides soeur) et
sur l'apparition anormale de certains cancers et
leucémies chez les riverains de CET*, ont déjà été publiées
(Belgique, Allemagne, Royaume-Uni, Etats-Unis, Canada..).
Concernant la France, on peut citer (à titre non exhaustif, mais
illustratif) un rapport de la DDASS, établi sur des données
collectées auprès des médecins généralistes concernant l'impact
sur la santé du CET "classe 2" de la Bistade (Sainte-Marie
KerquePas-de-Calais). Les différents rapports soulignent
expressément que les risques vitaux afférents à la proximité
d'un CET concerneraient une zone d'exposition comprise entre 500m
et 5km (voire 8 ou 10km dans certains cas) de distance par
rapport au CET. Ils recommandent de façon expresse tenir les CET
à une distance aussi éloignée que possible des populations
riveraines, et d'offrir un suivi médico-sanitaire rapproché aux
personnes qui seraient malheureusement trop exposées.
Malgré les risques sanitaires élevés que la proximité d'une
décharge fait courir aux riverains, tels que différentes
études indépendantes et très sérieuses l'ont scientifiquement
prouvé, il y aura encore des gens pour affirmer "qu'il faut
en interptérer les résultats avec la plus grande prudence",
ou "qu'on ne peut conclure de façon certaine" ! L'argumentation
mise en avant pour justifier cette curieuse réserve est que ces
études n'auraient pas prise en compte tous les facteurs,
comprenez "socio-économico-démographiques." (si ce
fourre-tout conceptuel a un sens). Autant dire que des mesures
statistiques scientifiques et rigoureuses ne valent pas grand'chose
si on n'a pas pris en compte le fait "socio-économico-démographique",
sur lequel on peut faire dire tout comme son contraire. Faudrait-il
en conclure que du fait de leur catégorie sociale, de leurs
activités, de leur revenus ou de leur habitudes, les populations
vivant près des décharges auraient une santé a priori plus
fragile que la moyenne de la population? Ou que les décharges
attirent les personnes à risques? Si une telle monstruosité
était fondée, alors il n'y aurait effectivement plus de
problème sanitaire à vivre près d'une décharge, puisque c'est
le riverain qui l'amène! La vraie raison de cette réserve
affichée, sur fond de "grande prudence forçant le respect",
est toute autre. Il s'agit simplement de nier l'évidence afin de
mieux faire accepter l'implantation des CET, sachant qu'on
peut aisément faire l'économie de s'inquiéter de la santé de
ces populations minoritaires que sont les riverains. De
toutes façon (comme nous l'avons vu), même si à terme on
trouvait quelque chose de grave, cela ne prouverait rien ! (voir
également *note plus bas)
Quant aux plaintes concernant différents troubles vécus au
quotidien (odeurs insupportables, toux, irritation des yeux et
des voies respiratoires, insomnies, irritabilité, états
dépressifs, etc.), on ne saurait les prendre en compte et les
interpréter qu'avec la plus grande prudence: elles proviennent
en effet des riverains des décharges, ce qui en limite toute
objectivité!. Ce n'est pas nous qui l'avons inventé (cf.
rapport du Commissariat au Plan de décembre 2003, p369,
référence à la page "Vous avez dit CET?").
Le descriptif ci-dessus, concernant l'impact des biogaz sur la
santé, nous éloigne fort de l'image rassurante des "petites
nuisances" causées par les "petites odeurs", et
qui vaut à tous les opposants de CET une accusation d'égoïsme,
voire d'incivilité anti-écologique! Aux risques associé aux
biogaz sur une période de 50 ans, il faut ajouter ceux provenant
des pollutions de la nappe phréatique par les fuites des
lixiviats. On a vu que celles-ci sont inévitables, malgré le
fameux "état de l'art" des technologies de protection.
A ce phénomène de fuites ininterrompues sur une échelle de
plusieurs décennies, dont les conséquences sont presque
imperceptibles au cours des premières années d'exploitation, s'ajoute
celui du viellissement naturel et de l'obsolescence terminale du
dispositif d'imperméabilisation. Le vrai problème d'une
pollution irréversible de la nappe pourrait survenir 10-20 ans
après la soi-disante "fermeture" de l'exploitation.
Puisqu'on imagine fort difficilement que les exploitants de CET
ne sont pas au courant de ces risques connus et pour certains
déjà bien documentés, on se pose la question de savoir
pourquoi un suivi médico-sanitaire rapproché (et la
compensation en frais de sécurité sociale et le cas échéant,
d'assurance-vie) ne fait pas partie de l'offre commerciale..
On se demande aussi pourquoi les contrats d'autorisation d'exploitation
ne sont pas assortis d'un fond de garantie minimum en compte
bloqué en cas d'accident ou de catastrophe majeurs, ou de
manquement à l'application des normes ou dispositifs
sécuritaires, sur une échelle de 50 ans, dans les
clauses contractuelles des 30-40 ans de post-gestion
environnementale. Dans le cadre légal actuel*, le fait que ces
clauses comportent quelques garanties d'intervention, ou de
remise en état du site en cas d'accident, et dans le cas
favorable se réduisent à l'engagement par l'exploitant de
replanter des "essences arboricoles" (sic) voire de
créer des' "espaces ludiques" (re-sic) en dit long sur
la prise de responsabilité qui accompagne ce type de contrat. (*
voir en particulier à la page "Vous avez dit CET ?", l'analyse
de la circulaire ministérielle de 1996 relative aux garanties
financières de l'exploitation d'un CET).
*Note: nous parlons bien ici de rapports concernant l'équivalent
étranger des CET classe 2 (décharges d'ordures ménagères et
assimilées et déchets industriels banals [DIB]), et non de
décharges de produits toxiques (déchets industriels spéciaux [DIS])
qui ont pu aussi faire l'actualité (e.g. la tragédie de Love
Canal aux Etats-Unis ou celle de Mellery en Belgique). Pour nier
l'existence à l'étranger de problèmes liés au premier cas,
une astuce grossière consiste à suggérer qu'il ne s'agit en
fait que du deuxième cas, ou que les normes d'enfouissement y
sont très "différentes", les deux types de déchets
étant supposés être mélangés sans discrimination. Mais les
études épidémiologiques (voir plus haut "Production et
récupération des lixiviats") ont démontrées qu'en
matière d'impact et de risque sur la santé, il n'y a pas lieu
de faire la distinction entre les deux types de décharges. En
clair, un CET de classe 2 serait aussi dangereux, sinon plus
dangereux, qu'une décharge de produits industriels toxiques
contrôlée. Du côté des pouvoirs publics comme des
exploitants (mais là ce n'est pas une surprise), on reconnaitra
sans problème de conscience qu'en France on ne s'est jamais
penché sur la question des risques sanitaires des CET. Aux
yeux des exploitants, qui n'ont aucune difficulté à convaincre
les pouvoirs publics, les études effectuées à l'étranger n'auraient
pas de valeur puisque "peu nombreuses [sic]", "entachées
d'importantes limites méthodologiques [re-sic]", ou "ne
prenant pas en compte des facteurs de confusion, notamment socio-économiques
[re-re-sic]". En somme, à chaque fois qu'on aura
scientifiquent constaté un excès de pathologies anormales
corrélé avec la proximité d'un CET, on se sera manifestement
trompé sur toute la ligne, puisque le fameux facteur "économico-démographico-psycho-politico-social"
n'aura jamais été pris en compte! Quels novices ces étrangers.
Autant pour la grandeur de France, dont la science ne s'abaisserait
jamais à des investigations si grossièrement rudimentaires.
Celle-ci va finalement être mobilisée sur la question (recommandations
C-2.1-a/d du Commissariat au Plan de décembre 2003), on respire
enfin. Gageons toutefois que cela va prendre du temps et que cela
va être difficile. L'expérience du passé (e.g. Mellery) a
montré que le sujet est extrêmement sensible. Les médecins et
les scientifiques risquent d'être pris en tenaille, sinon en
ôtage, entre différents pouvoirs, publics et privés, sur fond
de meute médiatique. Un tel contexte n'est pas de nature à
encourager les conclusions indépendantes, sauf pour des
personnes courageuses et de haute valeur morale. Pour faciliter
leur tâche, les instructions officielles seront claires: surtout
ne pas faire de vagues! On frissonne d'avance à l'idée de
pouvoir lire un jour les résultats de l'enquête. Le rapport
fera sans doute près de 2.000 pages, à cause de la nécéssité
impérieuse de ne rien oublier des facteurs économico-démographico-psycho-politico-sociaux.
On s'attachera à fustiguer les mauvais exemples (eg. décharges
sauvages de Marseille ou de Bastia) afin de faire reluire les
bons (CET en cours d'installation ou dans les premières années
d'exploitation). On comparera le pire cas des premiers (étude
rétrospective défavorable) avec le meilleur cas des seconds (étude
prospective favorable). Dans les cas intermédiaires, on
soulignera qu'il faut interpréter les résultats avec la plus
extrême prudence, compte-tenu des faiblesses de l'échantillonnage
statistique (les populations bougent) et de la complexité des
"facteurs de confusion". Comme pour les sondages
électoraux, on sélectionnera un "échantillon
représentatif" de populations riveraines selon certains
critères pré-établis. On comparera les résultats avec une
"population témoin", de préférence urbaine (c'est à
dire exposée à des pollutions aux pathologies similaires). Nous
pouvons d'ores et déjà livrer la conclusion de cette brillante
enquête: "la proximité d'un CET ne cause aucun risque
supérieur à ceux auquels les Français sont déjà exposés",
et de toutes façons les accidents de la route sont bien plus
mortels. On restera "extrêmement prudent" sur l'interprétation
de certaines données alarmantes (dans la mesures où celles-ci n'auraient
pas été expurgées d'emblée), dont on a vu qu'elles ne
voulaient finalement rien dire. Il subsistera bien entendu
quelques points d'interrogation sur l'épidémiologie prospective,
dont les nouveaux "outils de suivi" auront juste été
mis au point grâce à cette initiative unique. Gageons que la
seconde recommandation sera la création d'un Observatoire, et qu'une
autre Commission se réunira 10 ans plus tard pour "remettre
ça".
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Enfin, si cela ne suffisait pas, une petite cerise à rajouter au
sommet de cette grosse pâtisserie de risques:
·
Exposition à la pollution routière: comme précédemment
décrit, le trafic intense des camions, se dirigeant vers le site
ou le quittant est source d'une importante pollution, à laquelle
il faut ajouter celle produite par les camions en attente de
déchargement ou de contrôle, restés tous moteurs allumés..
Par ailleurs, il n'y a aucune raison de supposer que les
dispositifs d'échappement de ce gigantesque parc de camions en
provenance de tous les coins du département, de la région, de
France ou d'Europe soient "aux normes" ou suffisamment
entretenus et régulièrement contrôlés. De plus, les poids
lourds consomment et polluent davantage que les voitures. Ces
deux facteurs produisent une pollution très supérieure à celle
d'un trafic de type urbain. Les affections de la muqueuse
oculaire et des voies respiratoires, comme les risques de cancers
et de mutations génétiques liés à cette pollution sont des
effets avérés. Curieusement, il est souvent d'usage en
épidémiologie de considérer un danger d'exposition à tel ou
tel type de pollution comme "acceptable" s'il n'est pas
supérieur au même danger présent en milieu urbain. Puisque la
très grande majorité de la population habite en ville, celle-ci
devient la référence pour fixer les seuils d'exposition "acceptables".
Il faudrait au contraire que la référence sanitaire soit basée
sur un environnement pur, la campagne telle que suffisamment
éloignée de tout axe routier, usines ou autre source de
pollution due aux carburants. A la minorité ayant fait le choix
de vivre dans un environnement sain où l'on respire un air pur,
il serait imposé de faire "comme les autres", c'est à
dire de subir les mêmes nuisances et risques, mais sans avoir
les avantages de la ville !
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·
Accidents dûs au trafic des camions (passage toutes les 3-4
minutes, huit heures par jour ouvrable, pendant dix ans):
dépassements dangereux des automobiles sur la voie (unique) de
gauche, vitesse excessive en traversée de commune, refus des
règles de priorité aux piétons, cyclistes, véhicules
particuliers ou professionels et machines agricoles, distances de
freinage non respectées. Ces accidents peuvent impliquer des
camions chargés de substances dangereuses, se dirigeant vers le
site, ou bien lourdement chargés de lixiviats, quittant le site.
Avec une telle densité et sur une telle échelle de temps, de
tels risques sont, au sens statistique, proches de la certitude.
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·
Non-respect des conditions et règles d'exploitation: tous les
scénarios suivants comme leur combinaisons variées, hélas trop
souvent constatés par le passé et au présent sont possibles (voir
page liens
utiles et les témoignages parfois accablants des
associations de défense):
- non-respect des normes et des règlements;
- absence de contrôle réels ou objectifs des chargements
à l'entrée du site (en pratique, ces contrôles ne sont jamais
effectués, les contenus étant le plus souvent définis sur
papier par contrat forfaitaire):
>> le contrôle "olfactif", dont on ne sait pas
comment il s'opère et ce qui pourrait bien en résulter (sauf
que l'odeur ne soit pas nauséabonde), se fait sans doute depuis
les fenêtres du bureau, soigneusement fermées;
>> le "contrôle "visuel" se limite à
filmer par dessus le passage de camions les plus souvent bâchés;
>> le contrôle de radio-activité (dans de telles
conditions une formalité aussi ennuyeuse qu'inutile), on s'en
passera aisément en contournant le portique de détection (s'il
existe) afin se rendre au plus vite au front de décharge; à
noter qu'il n'existe aucun texte règlementaire fixant le seuil
de radioactivité au-delà duquel devrait se déclencher une
alarme ou un refus d'entrée du chargement;
- minimisation des problèmes constatés et non réactivité;
- dissimulation ou falsification des résultats de mesures
non conformes ou alarmants;
- couverture par la confidentialité ou le secret des
informations concernant incidents, pannes ou alarmes couverts;
- classifications erronées ou frauduleuses des déchets
stockés (avec diverses complicités possibles);
- incorporation habituelle de petites quantités de déchets
interdits, par exemple chimiques, biologiques ou radioactifs*,
dans les chargements autorisés sous contrat forfaitaire (avec ou
sans la connaissance objective de l'exploitant); à noter que de
très petites quantités de déchets interdits peuvent avoir un
énorme impact sanitaire; (* rendus le cas échéant
indétectables par dilution, ou pour les radioéléments par
conditionnement dans des petits containers en plomb/béton d'origine
ou de fortune..)
- tractations occultes pour enfouir systématiquement certains
déchets interdits, notament en provenance d'autre pays
européens (petits bonus occasionnels pour le gardien qui n'aura
rien vu);
- déversements illégaux et spontanés à la périphérie du
site, non pris en charge ni nettoyés par l'exploitant;une fois l'habitude
prise, comme on le sait bien pour le cas des décharges sauvages,
les camions refusés ou hors contrat auront vite fait de soulager
leur cargaison alentour, l'exploitant n'étant pas concerné, ce
phénomène se développant hors de son périmètre de
juridiction.
- indifférence, à différents niveaux du management de l'exploitant,
des dysfonctionnements constatés (nous au siège on s'occupe des
chiffres, vous les gars sur place vous enfouissez, et on veut pas
entendre parler de problèmes..);
- intérêts politico-financiers en conflit ouvert avec le
respect de l'environnement et le principe de précaution, sous
couvert d'argumentation technico-économique, avec acceptation
implicite (et cynique) des nuisances et risques encourus par une
minorité de citoyens sacrifiés.
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·
Dérives de l'exploitation à moyen et long terme: le scénarios
les plus classiques de dérive par rapport au projet initial de
CET sont les suivants:
- extension de la superficie ou du tonnage du site (rachat des
terrains limitrophes à vil prix, ou mieux: expropriation sous
couvert de l'intérêt général..), doublage de la surface
exploitée, élévation du dôme en violation des engagements vis
à vis des pouvoirs publics, à légitimer ultérieurement sur le
mode du "fait accompli" et avec l'argumentation tacite
des "difficultés techniques du moment dans la gestion des
déchets";
- augmentation significative du tonnage annuel des déchets
stockés, voir point précédent et aussi la question du "bio-réacteur
technique" qui permet un meilleur compactage;
- prolongation de la durée d'exploitation du site pour 10-15-20
ans supplémentaires (par dérogation, en violation des
engagements initiaux), pauvres riverains qui attendaient leur
libération;
- requalification en douceur du CET en "classe 1",
acceptant les DIS (Déchets Industriels Spéciaux) et les DTQD (Déchets
Toxiques en Quantités Dispersées);
- abandon du site par l'exploitant sans aucune mesure de
sécurité (gardiennage du périmètre, entretien et réparation
des barrières et clôtures, maintenance en bon état de
fonctionnement des torchères, captages des lixiviats,
échantillonnages de l'eau et de l'air..) ni de "réintégration
environnementale" par reboisement (?); un tel abandon peut
être le fait de faillites, de baisse de chiffre d'affaires, de
reconversion d'activité, de litiges non résolus, de décision
administrative de fermeture pour non conformité ou d'obligation
de déstockage/dépollution, ou plus simplement d'évolutions
trop strictes des règlementations et des normes nationales ou
européennes.
- blocages politico-administratifs en cas de catastrophe
majeure (e.g. pollution de la nappe phréatique) où suite à
une période prolongée de dissimulation par l'exploitant, les
acteurs se renvoient la responsabilité en prenant les
scientifiques ou les médecins comme ôtages, sur fond d'incompétences
inter-ministérielles, comme cela s'est vu avec la tragédie de
Mellery (Belgique), qui aura duré 15 ans.. et n'est pas
terminée, autant pour ce qui concerne la dépollution du site
que l'indemnisation des victimes...
·
... "Vous avez dit risques.. ?"
Que les nuisances et risques accompagnent toujours le progrès
industriel et le développement est un fait reconnu et accepté.
Mais les enseignements tirés des tragédies qui en résultent
permettent à chaque étape de s'adapter, de prévenir le danger,
et de recadrer la loi. Dans le cas des CET, il s'agit d'une toute
autre affaire. Le principe de l' "enfouissement technique"
est présenté comme une solution avant-gardiste, basé sur les
dernières technologies, pour le traitement des déchets, ce qui
constitue un grossier travestissement de la vérité. L'enfouissement
des déchets, plus exactement leur stockage perpétuel au coeur
de l'environnement, est un expédient qui n'a rien de moderne, et
surtout qui n'a rien à voir avec aucune forme de "traitement".
Des vraies solutions d'avant-garde pour le traitement "inoffensif"
et non polluant des déchets existent bien (incinération en four
à lit fluidisé, vitrification par torche à plasma,
biométhanisation, hydropulpeurs, thermolyse simple ou intégrée*,..),
et sont déjà mises en oeuvre dans de nombreux pays d'Europe, et
même en France sur une timide mais courageuse échelle. Mais il
y a un côut initial à développer de telles solutions
innovantes, pourtant moins onéreuses au départ que les bon
vieux incinérateurs classiques! Puisque les incinérateurs ont
un coût et des capacités de traitement limitées, certains
grands groupes industriels ont trouvé plus astucieux de
promouvoir l'enfouissement technique, où l'on ne traite plus
rien et facture à la tonne et "à la carte" **,
en plus de faire vivre le Transport. L'investissement initial est
quasiment nul (creuser des trous dans les zones rurales), et le
savoir-faire technologique virtuellement inexistant (on empile
tout, on pompe les lixiviats, on brûle les biogaz). Les revenus
qui s'en dégagent sont forts juteux et substantiels, et le
gisement de cet "or-dur" est virtuellement illimité,
en quantité comme en durée. Vous avez maintenant tout compris
le film.
[Notes:
*Voir sur le sujet notre dossier exclusif à la page Thermolyse.
Pour un coup d'oeil rapide mais instructif, voir le site A.R.B.R.E
à la page liens
utiles, et pour une vision d'ensemble, bien que périmée
depuis sur les réalisations et les chiffres, le Rapport
Sénatorial du 10 juin 1999 (n° 415 (98-99) à l'Office
Parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques,
sur les Nouvelles techniques de recyclage et de valorisation
des déchets ménagers et des déchets industriels banals,
établi par M. G.Miquel et M. S.Poignant (cliquer ici).
** Entre 50 et 100 Euros la tonne (en proportion inverse du
volume du CET), soit pour un projet comme Saint-Escobille (150.000t/an)
un chiffre d'affaires annuel compris entre 7.5 et 15 millions d'Euros.]
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·
Avertissement aux intéressés: Les acteurs et particuliers qui
minimisent les nuisances et feignent d'ignorer les risques (en
toute connaissance de cause) que leur quête avide des profits
immédiats font subir à l'homme et l'environnement sont exposés
au jugement certain et sévère de l'Histoire. Au XXIème siècle,
le monde ne leur offre désormais plus d'endroit pour se
dissimuler ou prendre une paisible retraite, maintenant et pour
les décennies à venir.
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·
Références: l'ADSE dispose de nombreux rapports d'études
et documents officiels qu'elle a pu collecter par ses recherches
et contacts, justifiant les divers faits et chiffres cités dans
cette rubrique "Nuisances et Risques", tels qu'émanant
de différentes associations ou agences gouvernementales
consacrées à la défense de la Santé et de l'Environnement,
actives en Europe ou en Amérique du Nord.
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Crédit: Association Collective Mallemontade Saint
Brès (Gard), http://www.mallemontade.fr.st,
pour le graphisme reproduit en haut de page.